Chaque année, Océanopolis recueille, soigne et remet en liberté près d'une trentaine de mammifères marins, le plus souvent des phoques. Cette année, Kidiklik a eu l'immense chance d'être convié au relâcher d’une espèce rare sur nos côtes : un jeune phoque polaire !
Photos du reportage © Laëtitia Scuiller Kidiklik 29
Le jeune phoque polaire s'est refait une santé au centre de soin d'Océanopolis
Kidiklik 29 a été invité par Océanopolis a un évènement spécial : la remise à l'eau d’un jeune phoque annelé, retrouvé échoué deux mois et demi plus tôt sur une plage du bassin d’Arcachon. Après avoir été récupéré par la Ligue pour la Protection des Oiseaux, il s'est refait une santé au centre de soins et de conservation de la faune aquatique de Bretagne, géré par l’association éponyme qui regroupe le parc Océanopolis et trois structures spécialisées : Bretagne vivante, la Ligue de protection des oiseaux et le Groupe mammalogique breton. Les soigneurs ont guéri ses plaies – des morsures canines – et l’ont nourri à raison de 3 kilos de harengs et de capelans par jour. Un copieux régime riche en oméga 3 qui lui a permis de passer de 9 kg à 25 kg en deux mois et demi ! Une fois adulte, il pourra peser jusqu’à plus de 150 kg.
Le mammifère doit retrouver au plus vite son milieu sauvage et son instinct de chasseur
Pour regagner la mer, le phoque est transporté dans une grande caisse en plastique dont on s'approche tout doucement. Il est bien dodu en effet ! Son ptit nom ? C’est 622 car c’est le 622ème phoque recueilli et soigné au centre de soin d’Océanopolis. Un surnom volontairement anonyme car le but de l’opération est de mettre tous les moyens en œuvre pour que le mammifère retrouve son milieu sauvage et son instinct de chasseur. Le soigneur Sami Hassani nous explique qu'il n'a quasiment vu personne durant toute la durée de sa convalescence et qu’il ne faut donc pas l’habituer à la présence de l’homme, et encore moins s’attacher à lui… Il est pourtant si mignon avec ses grands yeux humides et son adorable minois de peluche qu’on le ramènerait bien à la maison…
Séquence émotion : retour dans le milieu naturel
Rencontre d'exception avec un jeune phoque polaire téméraire
C’est la 4ème fois depuis 1995, que l’équipe du centre de soins d’Océanopolis recueille un phoque annelé. Habituellement, cette espèce vit en colonie sur la banquise de l’océan Arctique. Ces phoques ont la particularité de construire et de maintenir des trous de respiration dans la glace, sortes d’entrées de leurs abris pour se protéger du froid et de la prédation.
Comment ce phoque polaire s’est-il retrouvé sur les côtes françaises ?! Le soigneur nous explique que les jeunes qui ont été sevrés - et qui doivent donc chercher leur nourriture tout seul - ont un comportement très mobile et curieux qui peut les conduire très loin de leur habitat. Pour le coup, celui-ci s’est vraiment éloigné en se dirigeant plus au sud. À sa place, on se dit que nous aussi on aurait peut-être cherché à aller vers des eaux plus chaudes…
Retour rapide dans le milieu naturel
Attention ! Le moment est venu de relâcher le mammifère qui commence à émettre des petits cris face à l’agitation qui l’entoure. Les soigneurs demandent le silence parmi l’assistance et les photographes sont priés de respecter une zone de sécurité pour laisser le phoque repartir tout seul vers la mer.
La caisse est renversée et le phoque se retrouve enfin sur le sable, un peu surpris de toute cette soudaine attention. Un regard à droite, à gauche, et le voici qui se dirige sans état d'âme vers la mer.... Il s’approche de l’eau et ne tarde pas à s'immerger et à nager ver s le large. On peut voir sa petite tête ronde se retourner, comme pour nous dire au revoir, ce qui nous ravit ! On lui rend son salut non sans émotion... Il plonge dans l’eau et ressort la tête cap vers un amas rocheux.
Émus, on suit des yeux ce petit point qui disparaît peu à peu, émerveillés d'avoir vécu ce moment magique.
Retour au bercail sur la banquise Arctique !
Le bébé a été équipé d'une balise Argos habituellement utilisée pour les manchots
Il va devoir se débrouiller tout seul ! La soigneuse nous explique qu’il va tâtonner un peu avant d’être efficace pour chasser. Capable de parcourir 50 km par jour, ce jeune phoque ne devrait pas avoir trop de mal à rejoindre la zone arctique. La balise Argos collée sur sa tête va permettre de vérifier qu'il prend bien la route du Nord, et non pas celle d'Arcachon. D’après Sami Hassani, le premier phoque annelé relâché en 1995 avait été bagué. Des pêcheurs d'Islande l'avaient retrouvé quelques mois plus tard dans le ventre d'un requin ! Même si c’est triste, cela prouve que ces phoques sont capables de retrouver leur route.
On croise les doigts pour notre ami 622 et on implore Poséidon de lui réserver un destin plus heureux et de retrouver rapidement une colonie de copains !
Bonne nouvelle : une semaine après le départ de son périple, le jeune phoque a déjà parcouru près de 700 km ! La balise a pu être positionné à proximité des côtes irlandaises ce qui signifie qu'il s'est bien dirigé vers le nord !
Que faire si vous retrouvez un animal échoué sur la plage ou la côte ?
Par ici notre dernier reportage à Océanopolis à la découverte du pavillon Bretagne